27 / 28 janvier 2020 - Bergerie de Berdine
L’idée de la Bergerie de Berdine, créée en 1973 ? « Reconstruire les murs pour se reconstruire soi-même ». Dans ce hameau du Vaucluse, via le travail manuel et le soin aux animaux, des personnes en grande difficulté, notamment toxicomanes, reprennent doucement pied.
Les arbres dégarnis et le ciel d’humeur grisaille lissent les aspérités du paysage, estompant les reliefs du Lubéron. La route se faufile en fond de vallée. Là, on trouve l’arrêt de car le plus proche de la Bergerie de Berdine. Mais il faut encore, de lacet en lacet, se hisser vers le plateau. Puis dépasser le centre du village de Saint-Martin-de-Castillon (Vaucluse), s’aventurer sur une départementale étroite, ne pas rater le mince embranchement. Encore quelques centaines de mètres, et on aperçoit les basses maisons de pierre et les bâtiments agricoles.
Si arriver jusqu’au hameau reculé n’est pas chose aisée, à la Bergerie de Berdine, il n’y a pas besoin de prévenir, pas de dossier préalable. L’accueil est gratuit. Il suffit de toquer à la porte, et d’arriver par soi-même. « La meilleure façon de venir ici, c’est de se faire déposer en voiture à cent mètres, puis de marcher », conseille Anna Milliard, chargée de mission de l’association. « Il est déjà arrivé, par exemple, qu’une mère dépose son fils devant la porte, le jette presque de la voiture. Mais il faut que les gens aient vraiment envie. »
[ ... ] Reportage réalisé avec la journaliste Marie Astier à retrouver sur Reporterre.net