Dans les coulisses du cirque Romanès
Installé dans le 16e arrondissement, le cirque Romanès est né de la rencontre de Délia Romanès et d'Alexandre Romanès, en 1994. La première est chanteuse tzigane, originaire de Roumanie, le second de son vrai nom Bouglione, fils de Firmin a grandi au sein de la troupe familiale, occupant tour à tour le poste d'acrobate, d'équilibriste, de dompteur de fauves... Un cirque « traditionnel » qu'il a quitté par la suite, car il ne correspondait plus à ses valeurs et s'éloignait de plus en plus de sa culture. Alexandre Romanès, par ailleurs romancier et poète, présente ce cirque comme un spectacle davantage centré sur ses racines tziganes et gitanes. Aujourd'hui, les Romanès sont devenus incontournables dans l'univers des chapiteaux parisiens, non sans mal. Quand il ne s'agit pas de survie financière, la famille doit faire face aux réticences des riverains pouvant aboutir à des manifestations, voire des recours juridiques contre son implantation. Après avoir connu différentes adresses, le cirque s'est désormais établi dans le 16e , porte d'Auteuil. Sur la piste, les seuls animaux le chien et les chats d'Alexandre ont laissé place aux acrobates, jongleurs, danseurs, qui enchaînent les figures dans un rythme frénétique au son d'un orchestre tzigane et de la voie de Délia. Sous le petit chapiteau se succèdent les enfants du couple, leurs petits-enfants, mais aussi des artistes invités. Malgré quelques imperfections, le spectacle Les Nomades tracent les chemins du ciel est bien rodé et si les balles ou les cerceaux tombent parfois, ce n'est que pour mieux susciter l'empathie du public. L'assistance encourage alors de plus belle, l'artiste tente de nouveau et une certaine proximité s'installe. Le temps d'un spectacle, la famille Romanès au son du violon, de l'accordéon, de la contrebasse et de la clarinette, a l'art et la manière pour instaurer une ambiance simple, chaleureuse et festive.